Grażyna Chrostowska |
English Translation |
The following note comes from the page with French translation of Grażyna Chrostowska poems by late Nina Iwańska, former prisoner in the Ravensbrück Concentration Camp:
En fevrier 1945 l'ordre d'execution est venu pour tous les "lapins"; nous avons cache Nina, nous l'avons aide a s'evader; puis nous sommes restees sans nouvelle d'elle pendant des mois, sans savoir si elle etait vivante ou morte… Restaient seulement quelques poems: ……………………………………………............................................................
OBCZYZNA (THE FOREIGN LAND)
Les rangs silencieux des
block bas et gris
Et le ciel aussi gris,
d'un gris sans espoir
Le groupe d'hommes
differents perdus dans le crepuscule
Tableau cru, etranger,
trop de silence….
Dans le vide sourd
rôde la nostalgie,
Elle rôde pale dans
le coin des rues aveugles
Le desespoir sourd
et calme s'etrangle du silence
Ecoute ce sont les forêts libres qui bruissent au-dessus de tout…
Somme-nous, durons-nous,
toujours encore les mêmes?
Jen e vois pas mon
existence, je ne la sens plus.
Sur la terre lourde
etrangere, nous laissons nos traces
Plus superficielles
que la subconscience.
Nous fûmes ici,
c'est tout et rien de plus.
KAMIENIE (THE STONES)
J'aimais observer des
pierres,
Elles sont nues,
simples, comme la vérité,
Etres arides et
silencieux
Sans larmes,sans
amour, sans plainte,
Dispersées sur la
vaste terre immense,
Delivrées de desir,
liberées d'esperance,
Elles sont libres
et semblent attristées
De leur immortalité.
Libres de desenchantement,
Seules au milleu
du neat.
Et cela me faisait
de la peinr,
J'aurais pleuré
parmi ces roches fideles
Que les brises pourchassent,
Le tempetes depassent,
Et elles durent
sans casse,
Et qu'au-dessus
d'elles il n'y ait personne.
Mais elles vivaient,
Et etaient l'âme
de l'homme….
POUR LE JOUR SANS SOLEIL (WĘDROWAŁABYM)
A present je vagabonderai
sans fie,
Par les villages,
par les rues inconnues,
Je me trainerai
solitaire
En commencant par
ma ville,
Des ruelles pleines
de mystee,
Des foires bigarrees
et merveilleuses
Je regarde en miniature
lavie
La plus bizarre
collectiin dans une veille boutique.
Les tristes auberges pleines
d'hommes etrangers,
Les visages inconnus
d'avant un demi-siecle,
Quand je voudrei,
je pourrai tout quitter,
Ne pas regarder
en arriere,
Et ne plus rien
attendre…
Mais tu sais, dans une
vieille auberge…
Pendant un soir
d'hiver, jet e recontrerai
Aupres d'un verre
de vin, a une table de bois,
Et nous ressentirons
la joie,
Quand nous aurons
bavarde ensemble
A cette heure tardive
de confidences.
Et après nous irons
toi et moi,
Par le tourbillon
de neige
Come toujours,
Nous resterons deboput
Contre le vent….
Tout simplement.
Pour une rencontre
nouvelle,
Apres quelques anneés.
In prison, Lublin, 1941
LA NEIGE
Tu vois…beaucoup, beaucoup
de neige.
Sur la place on vend les arbre de Noël
Et une personne sans raison attend
Que d'aujourd'hui retournent les filles….
La neige derrière la fenêtre tombe tranquille
Et sur la rue les mignonnes trace s'effacent
Dans le blanc tourbillon de neige du temps
Tout resta….
Mais notre Dieu de dessous l'arbre est fidele
Nous croyons que Jesus n'est pas loin.
Lublin, 1941.
LES NUITS
Les nuits ont les yeux
grands ouverts dans l'ombre
J'entends par mon corps filer avec rumeur une eternelle vie.
Et aujourd'hui je sais déjà que notre vie
N'est peut-etre qu'un rêve
Et je n'aurai pas de chagrin
Si un jour je me réveille de la nuit,
Dans un jour clair, lointain.
Ravensbrück 1942
LE VOYAGE
Je m'echapperai en cachette
dans la nuit
Je fuirai avec le
vent dans le monde
Les astres tomberont
dans mes yeux
Des milliers d'étoiles
aveugles.
Mardie je toucherai
les cimes
Des monts rêvant
dans le brouillard
Et j'ecouterai dans
les abîmes
Bruire, frémir la
forêt….
Dans Les lacs endormis
meurent des fantômes
Je regarde au fond
de eaux
Je gravirai l'ombre
pour voir, au fond,
Sur le sable, un
sourd tombeau.
Ravensbrück 1942
LA POLOGNE
Tu es revenue chez nous
dans les plus dures heures
Quand tous les mots manquent aux lèvres
Tu es revenue chez nous dans notre vide morne
Comme la lumière unique……
Tu es revenue chez nous dans clart, du soleil
Avec l'auréole des saints comme la pensée la plus sainte
Immaculée, plus blanche que la neige des cimes.
Vision d'avenir.
Et le pire de tous maux nous aurait atteint,
Pire que la guerre, que toutes les souffrances,
Si tu etais venue au jour de deliverance,
Petit et sale.
Ravensbrück 1942
………………………………………………………………....................................................
Que la terre te soit légère
Car elle est dure comme une pierre
Plus amère que le sel.
Que tes mains croisées
Dorment d'un rêve eternel.
L'eternité ne fait plus mal
La douleur n'est pas immortelle.
Ravensbrück 1942
………………………………………………………………....................................................
LE COMPAGNON DE VOYAGE
Nous n'avons rien vécu
Mon compagnon de voyage,
Seulement le ciel suspendu au-dessus de nous,
Et les astres y étaient grands,
Et les nuits étaient silencieuses,
Sur les bords du navire, vides et claires,
Quand le vent tissait des dentelles
Bruissantes aux vagues nacrées.
Nous n'avons rien parlé,
Car parfois on n'a pas besoin de paroles,
Quelquefois il y trop d'azur,
De lune, de silence et ciel.
LES WAGONS
Grazynka 1942
Me voilà, maintenant tout
près
Le ciel trace d'une aile d'oiseau
Descend de pourpre vers la clarté
La lune en face du soleil
Tout dans un nuage lumineux
Et la nuit passé à côté.
Soudain personne ne sait comment
Des oiseaux surviennent de là-bas
Le vent les pousse dans l'azur
Ils vont bas au-dessus de nous
Nous somme debout au coeur du silence
Le silence est si simple.
Et soudain un bruissement approche, le pouls avance
Des roués tintent et de petites sonnettes
Enfantines-din-don….
C'est les chemins de qui vont.
Ils frapper avec les roués contre les rails
De loin, le meme sifflement prolongé,
Moi aussi, moi aussi, attends un peu.
Il de passe tout et disparaît.
Nous sommes encore retées.
Dans le silence sourd sans voix
Le monde parait être si simple
Et clair comme sur la paume d'une main.
Tableau des wagons décrochés.
Ravensbrück 1942
( Aujourd'hui je traduis Les "Wagons" de Grazynka car je trouve que à présent est la meme atmosphère.
N'est-ce pas? Ma chere?
20 4 1944
Nina )
………………………………………………………………....................................................
Ce jour est juste comme
"L'Inquietude" de Chopie.
La terre etrangere.
Les oisesux au ras du sol,
Inquiets, effarouchés,
de leures nids ils ecoutant.
Dans la nature rêgne
le silence.
Une chaleur d'avant
l'orange.
De l'Occident viennent
des nuages bas et sombres,
Dans le ciel se
tordent des brises printanieres,
Dans le coeur un
angoisse…
La nostalgia…
La nostalgia J'aurais
voulu errer par de boueuses voies lointaines,
Ecouter le chant du vent, seisir l'haleine du printemps,
Sentir jusq'au fond.
Retrouver le calme de l'amour.
Je charche et ne
trouve pas.
Sans cesse je vais
et reviens,
Les chaumiêres des
paysans sont restees au loin,
Les nuages sont
alles vers l'Ouest et la-bas,
Je vois des arbres
tristes, paisibles,courbes-
Au milieu du silence
et du vent….
Berces par l'inquietude.
Ravensbruck, 18 avril 1942
(Derniere possie de Grażynka, 8 jours avant sa mort.)
Translated from Polish by Nina Iwańska. She was a former political prisoner of the Ravensbrück Concentration Camp (Prisoner number 7711). She was one of 74 Polish victims of medical experiments conducted in the camp by German doctors. After the war she had been living in Paris for many years, where she graduated from the University of Sorbonne. Nina Iwańska died in 29th August, 1983 in Corconne, France.
....................................................................................................